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Rur'eaux

La réutilisation des eaux épurées implique la mise en oeuvre de technologies de traitement adaptées à l’usage de l’eau souhaité à l’aval. La réglementation Française encadrant la réutilisation des eaux épurées à des fins d’irrigation de cultures ou d’espaces verts impose des qualités d’eau strictes pour des usages donnés limitant ainsi les risques d’exposition et de contamination des populations. En France, les usages des eaux épurées sont limités à l’irrigation. A l’international, certains pays autorisent la mobilisation (directe ou indirecte) d’eaux épurées pour la production d’eau potable. C’est par exemple le cas de Singapour à l’origine du projet NEWater.

La réglementation Française défini des qualités d’eaux épurées adaptées à chaque type de culture. Le maraîchage requiert ainsi une eau de qualité optimale, soit une qualité A. Les critères de qualité d’eau (physico-chimique et microbiologique) imposés par la réglementation permettent de consommer sans risques les légumes irrigués avec ces eaux épurées.

Le projet Rur’eaux présente un volet analytique majeur, de nombreuses campagnes d’analyses seront réalisées sur une multitude de paramètres. Les matrices eau, sol et plantes seront étudiées à l’état initial et après irrigation avec les eaux épurées afin d’évaluer l’impact de ces dernières. Les performances des technologies de traitement mises en oeuvre seront étudiées, les eaux brutes et traitées seront comparées en amont et à l’aval de ces dispositifs de traitement. L’ensemble des résultats obtenus en sortie de la filière de REUT (réutilisation des eaux usées traitées) seront comparés à une ressource en eau témoin : l’eau du canal Bas Rhône Languedoc.

Les stations de traitement des eaux localisées en milieu rural sont souvent situées à proximité de zones agricoles péri-urbaines. La mobilisation d’eaux épurées en substitution des ressources en eau conventionnelles (nappe phréatique, eau de surface) pour l’irrigation agricole peut donc présenter un réel intérêt pour le monde rural. Le projet Rur’eaux vise ainsi à définir des bonnes pratiques de l’économie circulaire de l’eau en étudiant différentes technologies de traitement et pratiques agricoles.

Le monde de l’économie circulaire de l’eau est vaste et le potentiel des effluents urbains, domestiques ou industriels est grand. Les cas d’études en France et à l’international sont nombreux et démontrent que la mobilisation d’eaux épurées pour la production de richesse sur les territoires est possible mais surtout duplicable. De Clermont-Ferrand aux Landes en passant par Noirmoutier, les projets de réutilisation des eaux épurées à des fins agricoles existent en France et ont prouvé leur efficience. Le potentiel de nos effluents reste toutefois sous exploité alors que seulement 0,1 % de nos eaux épurées sont réutilisées. A titre de comparaison, Israël irrigue mobilise 86 % de ses eaux usées pour l’irrigation agricole.