• L’irrigation au goutte à goutte permet d’économiser de l’eau en appliquant directement à la plante cultivée la quantité d’eau nécessaire à son bon développement et réduit ainsi les pertes via l’évaporation et la percolation. Cette technique performante (80 à 95% d’efficacité potentielle) requiert une mise sous pression de tuyaux ayant des goutteurs placés à intervalles réguliers qui délivrent un débit d’eau défini. Dû aux coûts d’investissement importants nécessaires à son installation, cette technique particulièrement adaptée au maraîchage et à l’arboriculture ne représente qu’environ 2% de l’irrigation mondiale mais tend à se développer. Le goutte à goutte (particulièrement s’il est enterré) permet également d’éviter le contact entre la production végétale aérienne et l’eau d’irrigation, ce qui représente un atout majeur pour l’irrigation à partir d’eau épurée face aux risques sanitaires associés. Cependant, ces eaux pouvant être particulièrement chargées en sels minéraux, en microorganismes et en éléments nutritifs, leur utilisation en irrigation goutte à goutte peut provoquer et accélérer le colmatage des goutteurs.

On peut distinguer trois types de colmatage :

• –          Le colmatage physique, dû à la présence d’éléments minéraux ou organiques grossiers (sables fragments de végétaux) ou fins (argiles ou limons), de taille suffisante à entraver le passage de l’eau dans les goutteurs,
• –          Le colmatage chimique, dû à la précipitation de sels minéraux ;
• –          Le colmatage biologique, dû à la croissance d’un biofilm bactérien ou d’algues.

La probabilité que chacun de ces types de colmatage survienne dépend entre autres [RD1] des propriétés de l’eau d’irrigation. Le colmatage des goutteurs impacte leur débit d’émission et ainsi l’uniformité de distribution le long des rampes d’irrigations. [RD2] De plus, le colmatage des rampes de goutte-à-goutte conduit à la nécessité de les remplacer, et donc des coûts supplémentaires pour les exploitants agricoles. Ainsi, pour définir le risque de colmatage lié à l’utilisation d’eau épurée pour l’irrigation en goutte à goutte, mais également pour tester des solutions de traitement préventives adaptées, une expérimentation a été mise en place sur la plateforme RUR’EAUX. Elle est pilotée par ECOFILAE appuyé par l’unité G-EAU de l’INRAe.